Travailler avec du matériel de très haut niveau demande parfois plus de réflexion qu'il n'y paraît à première vue. Le départ semple parfois si bon que le créateur est incapable  d'y apporter la moindre amélioration. Dans ce cas, il vaut mieux laisser l'arbre sans y toucher jusqu'à ce que l'inspiration tant espérée vient vous réveiller. L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est image63.jpg. Il y a quelque temps, j'avais la chance de pouvoir vivre une telle semaine tranquille, propice à une créativité et inspiration quasi illimitée; une dizaine de bonsaï ont ainsi été formés. Il s'agissait de matériel bien préparé, acclimaté en pots depuis plusieurs dizaines d'années. L'arbre a toutes les qualités pour une structure très compacte, mais cela demande de séparer un bout de ligne de vie du bois mort déjà présent. A l'aide d'une fraise junior, le bois situé au dessus de la ligne de vie est enlevée. Afin de ramener le feuillage encore plus près du tronc, un gros morceau de bois mort était enlevé le long de la ligne de vie (photo 2). L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Image65.jpg. Après simulation, pour évaluer la distance possible entre le feuillage et le tronc, il s'avérait que certains jins et même une partie du bois mort du tronc empêchaient le mouvement optimal. Il s'agissait surtout d'évaluer la résistance de la ligne de vie, afin d'estimer correctement la position finale du feuillage. Je ne voulais en aucun cas dépasser la limite extérieure du tronc, car l'angle interne de la ligne de tronc était trop belle pour être cachée derrière le feuillage. Il fallait donc fendre le tronc, plus particulièrement là ou la tension s'avérait trop importante. Une grande partie de la branche attenante à la ligne de circulation de la sève était amincie, après avoir simulé la position du feuillage à intervalles réguliers. Il s'agissait parfois de bouts de bois d'une longueur de 15 cm et d'une épaisseur de 2 à 3 cm, mais parfois aussi, des morceaux relativement gros (voir photo 3). L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Image67.jpg. Après la préparation de la branche qui devait être pliée sans attèles, l'ensemble était lissé à la fraise. Cela me permettait de vérifier si la ligne de vie ne se déchirait pas et restait bien parallèle avec le bois mort, durant l'opération de tension à l'aide de fils d'haubannage. (photo 4).C'est à ce moment que l'un ou l'autre visiteur ouvre la porte du studio et lance un SALUT bien fort...! Dans un moment aussi crucial qui demande toute ma concentration ce peut être fatal. comme nous avons l'habitude de travailler de façon professionnelle, personne n'est présent à ce moment, à l'exception de l'assistance nécessaire. L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Image68.jpg. A défaut de nombreux jins, 2 vis cachées à l'arrière du bois mort doivent recevoir les nombreux haubans. J'utilise exclusivement du fil de cuivre pour cette opération, ar le fin d'aluminium se détend facilement de 2 à 3 cm et peut même se casser. L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Image69.jpg. Les haubans que je place maintenant sont tous temporaires. dès qu'ils sont placés et que l'ensemble paraît suffisamment compact, ils seront remplacés par de nouveaux fils qui suivront la distance la plus courte. La ligne de circulation de la sève est minutieusement observée: je sens la tension dans la paume de la main à l'endroit ou le pli est réalisé. Des que je sens une réduction de la tension, le pliage est interrompu. On sent les fibres s'ouvrir tant à l'intérieur qu'à extérieur de la courbe), mais tout est entièrement sous contrôle, sans dégâts à la ligne de vie située à l'intérieur. L'extérieur se déchire bien entendu légèrement à cause de l'angle plus grand, mais il n'y aucun danger pour l'arbre. Ensuite, les plus petites branches sont rapprochées avec du fil de cuivre, moyennant protection du bois vivant. Finalement, trois haubans principaux permettaient de compacter l'ensemble tant en hauteur qu'en largeur, remarquez les courtes distances des haubans (toujours doubles). Venait ensuite la ligature du feuillage et, comme nous ne disposons pas encore de la variété souhaitée, mais d'une variété sauvage de Juniperus Chinensis, je décide de ne pas faire de ligature trop détaillée, mais d'attendre les 2 à 3 prochaines saisons de croissance pour permettre au bonsaï de modifier entièrement son feuillage en type Chinensis. Le rempotage était ensuite à l'ordre du jour. Un pot assez rudimentaire était choisi pour 1° assurer sufisamment de force de croissance et 2° pour éviter une réduction trop draconienne du pain de racines pendant le changement d'un très grand pot vers un modèle plus petit. (photo 6).   L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Image74.jpg. Le résultat de la formation montre tous les aspects essentiels (photo 7): L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Image73.jpg.
  • Une bonne branche basse qui s'ouvre et qui termine la semi-cascade à hauteur du fond du pot;
  • Un beau vide entre la branche basse, permettant au jin et à la ligne de vie surélevée de former un angle de retour agréable ;
  • Le jin de profondeur entre le tronc montant et tombant;
  • Le caractère dramatique du coude supérieur dans le tronc;
  • L'unique branche vivante située au dessus du feuillage qui aide à montrer une forme compacte, sans être "tressée" à travers la verdure;
  • Le travail détaillé du bois mort, accentuant la ligne de vie, en harmonie parfaite avec la ligne générale de l'arbre.
Le style du pot est parfait, mais une mesure trop grand. L'avenir montrera si la croissance rattrapera cette différence, sinon, un pot légèrement plus petit sera utilisé au prochain rempotage. Cet arbre va au devant d'un bel avenir bonsaïstique.